Vous avez très souvent entendu dans la bouche de quelque historien, guide touristique Nellesais l’affirmation comme "historique et donc vraie," relative à ce qui serait l’origine de
l’identité de notre commune de l’Ile d’Elle. Cette légende farfelue qui ne repose sur
aucun texte historique, résiste encore et continue à être colportée et mentionnée de nos jours dans certains journaux ou gazettes.
Cette hypothétique attribution à Henri IV, qui ne possédait
nullement la terre de L’Isle d’ELLE, demeure et se perpétue pourtant dans certains guides touristiques.
Si Henri IV est bien venu à Marans en 1587, rien ne prouve qu’il ait visité notre île ! Et encore moins qu’il ait eu une jeune maîtresse Nellesaise
Si Henri IV est bien venu à Marans en 1587, rien ne prouve qu’il ait visité notre île ! Et encore moins qu’il ait eu une jeune maîtresse Nellesaise
L’ile d’elle se nommait « Elle » bien avant le règne d’Henri
IV, les premières mentions de « Ella » (d’origine probablement gallo-romaine) remontent au XIIème siècle en 1197, quand le Pape
Célestin III ordonne que la règle de St
Benoit soit observée à perpétuité par les religieux de MAILLEZAIS et confirme à
cette abbaye la possession des églises qui lui avait été données.
Ste Marie, St
Etienne, ELLE, COSSE et CHARRON. Quelques siècles
plus tard, en 1377 « l’Isle d’ELLE » est
bien mentionnée 2 siècles avant Henri VI, dans un
document authentique, découvert par notre association aux Archives de Vendée.
Dans cet acte L’ILE
D’ELLE figure parmi les cinq églises de Marans :
« ecclésias de
Mareando : Sancte Marie, sancti Stéphani, de Ella, de Cocis, de Carons… »
Billevesée que cette affirmation qui nous dit que Henri IV aurait fait cadeau de notre « Elle » à sa belle Corisande. Notre journaliste
local aurait mieux fait d'en vérifier
l’authenticité, plutôt que de copier cette
légende inventée et diffusée dans des ouvrages peu sérieux.
L’historien Nellesais
l’abbé Simonneau dans son livre paru en 1888 L’ile d’Elle, Description et
histoire, n’en fait aucunement mention et Henri Tizon en 1961 dans son livre : Petite
histoire de L’Ile d’Elle évoque une histoire semblable qu’il qualifie
de tellement fantaisiste qu’elle ne mérite même pas d’être réfutée.
Légende oui mais en
aucun cas vérité historique. Rendons à César ce qui n’appartient pas à Henri
IV !
L’Ile d’Elle
Vendée
En la seigneurie de
Marans (alias d’Aligre) Pays d’Aunis jusqu’en 1791.
1377
,16 août - Remise de cens dû
sur « l’hébergement » de la Guérinière, situé à L’Ile d’Elle,
accordée par le seigneur et la dame de Marans à Pierre Mainguy , écuyer.
Original
sur parchemin, autrefois scellé de deux sceaux, provenant vraisemblablement du
chartrier de Thouars. Archive de la Vendée, 1J111 (Dossier de pièces versées
par les Archives Départementales de la Charente Maritime)
(Pierre Mainguy ou Perrot Mainguy fut l'un des fidèles écuyers du connétable Bertrand du Guesclin aux côtés duquel il a combattu les Anglais dans le Poitou et en particulier à Marans)
Que nous Tristan et
Perrronnelle, vicomte et vicomtesse de Thoars, comte et comtesse de Dreux,
seigneur et dame de Marant, d’un meisme assentement et mutue volunté pour ce
que bien nous a plu et encore plaist. Et pour les bons services que notre bien
amé Pierres Mainguy, escuier, nous a faiz
desquelz nous tenons pour contens de lui et l’en relievons de toute
preuve par ces presentes. A icelui escuier present et acceptant et aus siens et
à ceulz qui cause hont ou auront deulz, avons donné, quicté et delessié, donnons,
quictons et delessons perpetuelement et absoluement quatorze reises d’aveine de
cens ou rente en quoi il nous etoit tenu sur et pour cause de son herbergement
appellé la Garinière et des appartenences et appendences dicellui, assis en
l’Isle d’ELLES qui jadis furent et seuloient tenir et exploicter messire
Guillaume de Chaunay, chevalier et Perrette Roaude jadis sa femme, à cause
d’elle ou autrement et duquel cens ou rente, nous et noz predecesseurs
seigneurs de Marant avoions hou et acoustumé avoir saisine et possession à
cause de notre chastel et chastellenie dudit lieu. Et ondit escuier et es siens
en avons transporté et transportons touz droiz, noms, raisons et actions que
nous avoions, avoir pouoions et devoions tant en saisine que en propriete ondit
cens ou rente et es arrerages cheuz dicellui. Et l’en quictons et les siens à
touz jours me. Et li en promectons et es siens faire perpetuel et efficax gariment
vers toutes personnes quieuxconques. Et promectons en bonne foi cestes choses
tenir et havoir fermes et estables perpetuelment pour nous et noz successeurs senz faire ne
venir encontre. En tesmoing desquelles choses, nous avons donné et donnons pour
nous et noz successeurs audit escuier pour lui et les siens, ses présentes très
scellées de nos propres sceaux.
Donné le treizieme
jour du mois d’Aout en l’an de grâce mil trois cent soixante dix sept.
(Document Terres de Mémoires - Transcription Jean Claude Bonnin, Historien spécialiste de l'Aunis)
(Document Terres de Mémoires - Transcription Jean Claude Bonnin, Historien spécialiste de l'Aunis)
Merci pour cet article intéressant et éclairant
RépondreSupprimerFrançoise Delaunay-Camus