mercredi 7 mars 2018

EGLISE ST HILAIRE DE L ILE D ELLE

                                                       HISTOIRE


Au moyen-âge, le village de L’lLE D’ELLE fait
partie de la paroisse de Marans. Trop éloignés de
celle-ci, ses habitants fréquentent sur place la
chapelle du prieuré Saint Hilaire desservie par le
prieur et quelques religieux relevant de l’abbaye de
Maillezais. A l’époque des guerres de Religion,
prieuré et chapelle sont ruinés. Les habitants doivent
désormais se déplacer jusqu’à l’église Saint Etienne
de Marans.


En 1655, L’Ile D’ELLE est érigée en paroisse par
l’évêque de La Rochelle et la chapelle de l’ancien
prieuré Saint Hilaire rétablie devient église
paroissiale. La pauvreté des paroissiens oblige
souvent le curé à effectuer les réparations sur ces
propres deniers. A l’époque révolutionnaire, les biens
religieux sont confisqués et l’église reste abandonnée
presque 20 ans avant de retrouver un curé. En 1846,
le bâtiment est en piteux état. Devant 1e coût d’une
reconstruction totale, on se contente d’une réparation
sommaire et on édifie un clocher sommé d’une
fléche. Bien que modeste, celui-ci fera 1a fierté des
habitants.

En 1847, les intempéries ayant endommagé
gravement l’église, les habitants sollicitent emprunts
et subventions pour une reconstruction totale dont les
plans sont fournis par l’architecte Jean Firmin LEVEQUE, de
Fontenay-le-Comte. Les dissensions survenues au sein
de la municipalité, obligent 1e curé à engager sa
fortune personnelle pour achever les travaux. Le 22
Aout 1852, la nouvelle église est consacrée par
l’évêque de Luçon. L’ancien clocher, conservé a
proximité, perd sa flèche en 1855 pendant une
tempête et se disloque en 1866 après avoir reçu 1a
foudre. En 1871, un nouveau clocher surmontant 1a
façade de sa haute flèche est édifié sur les plans de
l’architecte Victor CLAIR de La Roche sur Yon.
L’église est complétée en 1872 par un grand perron de
façade. Depuis lors, celle-ci fait 1’objet d’un entretien
des plus rigoureux.

EGLISE ST HILAIRE

Une église de style néoclassique grec.

ARCHITECTURE EXTERIEURE
Edifiée en 1847 à 1852 sur une hauteur, à l’emplacement
de l’ancienne chapelle du prieuré, l’église
bénéficie d’un site qui la met parfaitement en
scène. L’architecte fontenaisien Jean Firmin Lévêque a
certainement étudié le cadre dans lequel allait
s’inscrire l’église dont i1 dressait les plans. La façade,
et le clocher édifié postérieurement, ont reçu une
décoration soignée. A l’exception des pignons du
transept, 1e reste de l’édifice présente une grande
simplicité.




La façade est divisée dans sa hauteur de deux ordres
d’architecture, toscan et composite, surmontés d’un
fronton triangulaire aux lignes principales ponctuées
de modillons. Celui-ci est animé de deux panneaux en
relief encadrant 1e cadran de l’horloge. La partie basse
de la façade est d’ordre toscan; le portail en plein
cintre est encadré de deux niches surmontées de cadres
en relief. Quatre pilastres à chapiteau ponctuent
l’ensemble. Même disposition dans la partie
supérieure où une fenêtre en plein cintre surmonte la
porte, encadrée elle aussi de deux niches.




Le clocher élevé en 1871 par l’architecte Victor Clair a
repris le style de la façade. Son assise à un
emplacement non prévu, a nécessité une reprise en
sous-œuvre dans l’intérieur de la première travée.




Les deux façades latérales correspondant aux pignons
du transept sont animés de pilastres et de corniches et
sommées d'un fronton triangulaire. Elles sont éclairées
en hauteur par une baie en demi-lune.

La sacristie, un peu plus récente, a été accolée sur 1e
chevet semi-circulaire de l’église, alourdissant l’aspect
de celui-ci, mais i1 était difficile de l’implanter
autrement.

ARCHITECTURE INTERIEURE


C’est à l’intérieur de l’église que l’on apprécie
toute l’originalité du plan basilical gréco-romain
conçu par l’architecte Jean Firmin Lévéque.
La nef est encadrée de deux enfilades de colonnes
toscanes supportant une corniche droite sur laquelle
vient se poser la voûte en berceau. Elles délimitent des
bas-côtés éclairés de fenêtres en plein cintre et percés
chacun d’une entrée latérale. Cette nef débouche sur
1’ample croisée du transept éclairée de ses baies en
demi-lune, suivie d’un vaste chœur semi circulaire
sans fenêtre, complété de deux chapelles latérales
comportant chacune un vitrail historié.
Les moyens financiers mis en œuvre n’ont pas permis
de construire les voûtes de l’édifice en pierre. Celles-ci
ont été exécutées en bois, mais avec le respect des
grandes lignes voulues par l’architecte. Elles
participent ainsi aux grands volumes dépouillés qui
font de cet édifice d’un siècle et demi un monument
très actuel. .



Le chœur est surélevé par un ample perron de trois
marches. Celui-ci part aux deux tiers du transept et
couvre toute la largeur de celui-ci jusqu'au chœur.
Ce «podium» ne procède pas d’une mise en scène,
mais permet de compenser la déclivité du terrain sur
lequel est construite l’église.
Des deux chapelles latérales du chœur couvertes de
voûtes de plâtre, l’une est dédiée à Notre Dame et
l’autre conserve actuellement le Saint-Sacrement.



MOBILIER

Le vent d’une simplicité mal comprise dans l’après
- Concile Vatican II a trop souvent vidé nos églises
d’un mobilier que les générations y avaient pieusement
conservé.
L’église de L’ILE D’ELLE,conçue dans un gout antique,
ne souffre pas de la
disparition d’un mobilier fin XlXe siècle mal adapté
aux grandes lignes d’une vigoureuse architecture. Le
mobilier contemporain n’appelle aucun commentaire
particulier.

La chaire, qui constituait la pièce la plus intéressante
de l’ancien mobilier se situait à l’origine dans la nef.
Elle a été remontée sans son culot sculpté, près de
l’entrée principale. La cuve présente cinq panneaux
principaux ornés du Christ et des quatre évangélistes.
La porte-dossier s’orne des armoiries papales et
L’abat-voix d’une colombe symbolisant
le Saint-Esprit.

Egalement du XIXe siècle, un buste de Saint Hilaire,
patron de la paroisse, a été installé en hauteur devant
la tribune de l’entrée. Le chemin de croix est bien
représentatif de ce temps. Le chœur conserve encore
ses stalles d’une honnête facture et dans le collatéral
sud ont été reportées les plaques « in memoriam » aux
morts des deux dernières guerres.


Les vitraux présentent trois étapes. Les plus anciens,
de gout médiéval, figurent dans les deux baies en
demi-lune des bras du transept. Les deux chapelles
latérales du chœur comportent chacune un vitrail
historié du au maitre verrier Rault, de Rennes, tous
deux offerts par la famille de l’industriel nellesais
Optat Gautron au début du siècle. L’un nous montre
l’apparition de la Vierge de Lourdes à Sainte
Bernadette et le deuxième représente Sainte Thérèse
devant le Christ.



 Plus contemporains, les vitraux de la
nef présentent des compositions colorées autour

d’une croix.


Le sommet du clocher  porte un coq  surmonté d'un paratonnerre de type Satelitt 3






lundi 19 février 2018

Origine de L'Ile d'ELLE ....

Vous avez très souvent entendu dans la bouche de quelque historien, guide touristique Nellesais  l’affirmation  comme "historique et donc vraie,"  relative à ce qui serait l’origine de l’identité de notre commune de l’Ile d’Elle. Cette légende  farfelue qui ne repose sur aucun texte historique, résiste  encore et continue à être colportée et mentionnée de nos jours dans certains journaux ou gazettes.
Cette hypothétique attribution à Henri IV, qui ne possédait nullement la terre de L’Isle d’ELLE, demeure et se perpétue pourtant dans certains guides touristiques.
 Si Henri IV est bien venu à Marans en 1587, rien ne prouve qu’il ait visité notre île ! Et encore moins qu’il ait eu une jeune maîtresse Nellesaise 
L’ile d’elle se nommait « Elle » bien avant le règne d’Henri IV, les premières mentions de « Ella » (d’origine probablement gallo-romaine)  remontent au XIIème siècle en 1197, quand le Pape Célestin III  ordonne que la règle de St Benoit soit observée à perpétuité par les religieux de MAILLEZAIS et confirme à cette abbaye la possession des églises qui lui avait été données.
Dans cet acte L’ILE D’ELLE figure parmi les cinq églises de Marans :
« ecclésias de Mareando : Sancte Marie, sancti Stéphani, de Ella, de Cocis, de Carons… »
Ste Marie, St Etienne, ELLE, COSSE et CHARRON. Quelques siècles plus tard, en 1377 « l’Isle d’ELLE » est  bien  mentionnée  2 siècles avant Henri VI, dans un document authentique, découvert par notre association aux Archives de Vendée.
 Billevesée que cette affirmation  qui nous dit que Henri IV aurait fait cadeau de notre « Elle »  à sa belle Corisande.  Notre journaliste local aurait mieux fait d'en vérifier l’authenticité, plutôt que de copier  cette légende inventée et diffusée dans des ouvrages peu sérieux.
 L’historien Nellesais l’abbé Simonneau dans son livre paru en 1888 L’ile d’Elle, Description et histoire, n’en fait aucunement mention et  Henri Tizon en 1961 dans son livre : Petite histoire de L’Ile d’Elle évoque une histoire semblable qu’il qualifie de tellement fantaisiste qu’elle ne mérite même pas d’être réfutée. 
Légende oui mais en aucun cas vérité historique. Rendons à César ce qui n’appartient pas à Henri IV !

L’Ile d’Elle Vendée
En la seigneurie de Marans (alias d’Aligre) Pays d’Aunis jusqu’en 1791.
1377 ,16 août -  Remise de cens dû sur « l’hébergement » de la Guérinière, situé à L’Ile d’Elle, accordée par le seigneur et la dame de Marans à Pierre Mainguy , écuyer. 
Original sur parchemin, autrefois scellé de deux sceaux, provenant vraisemblablement du chartrier de Thouars. Archive de la Vendée, 1J111 (Dossier de pièces versées par les Archives Départementales de la Charente Maritime)
(Pierre Mainguy ou Perrot Mainguy fut l'un des fidèles écuyers du connétable Bertrand du Guesclin aux côtés duquel il a combattu les Anglais dans le Poitou et en particulier à Marans)

 Que nous Tristan et Perrronnelle, vicomte et vicomtesse de Thoars, comte et comtesse de Dreux, seigneur et dame de Marant, d’un meisme assentement et mutue volunté pour ce que bien nous a plu et encore plaist. Et pour les bons services que notre bien amé Pierres Mainguy, escuier, nous a faiz  desquelz nous tenons pour contens de lui et l’en relievons de toute preuve par ces presentes. A icelui escuier present et acceptant et aus siens et à ceulz qui cause hont ou auront deulz, avons donné, quicté et delessié, donnons, quictons et delessons perpetuelement et absoluement quatorze reises d’aveine de cens ou rente en quoi il nous etoit tenu sur et pour cause de son herbergement appellé la Garinière et des appartenences et appendences dicellui, assis en l’Isle d’ELLES qui jadis furent et seuloient tenir et exploicter messire Guillaume de Chaunay, chevalier et Perrette Roaude jadis sa femme, à cause d’elle ou autrement et duquel cens ou rente, nous et noz predecesseurs seigneurs de Marant avoions hou et acoustumé avoir saisine et possession à cause de notre chastel et chastellenie dudit lieu. Et ondit escuier et es siens en avons transporté et transportons touz droiz, noms, raisons et actions que nous avoions, avoir pouoions et devoions tant en saisine que en propriete ondit cens ou rente et es arrerages cheuz dicellui. Et l’en quictons et les siens à touz jours me. Et li en promectons et es siens faire perpetuel et efficax gariment vers toutes personnes quieuxconques. Et promectons en bonne foi cestes choses tenir et havoir fermes et estables  perpetuelment  pour nous et noz successeurs senz faire ne venir encontre. En tesmoing desquelles choses, nous avons donné et donnons pour nous et noz successeurs audit escuier pour lui et les siens, ses présentes très scellées de nos propres sceaux.
Donné le treizieme jour du mois d’Aout en l’an de grâce mil trois cent soixante dix sept.

(Document Terres de Mémoires - Transcription Jean Claude Bonnin, Historien spécialiste de l'Aunis)